Nuits

C’était un paysage ingrat où l’herbe poussait folle. Seule, une broussaille épineuse s’y multipliait, dissimulant, non sans malveillance, l’à-pic de la roche qui se dérobait brusquement, pour plonger quelques centaines de mètres plus bas, dans les profondeurs mouvantes et glacées de l’océan.
Sur cette longue langue inhospitalière, le jour ne révélait nulle âme qui vive. Mais, lorsque la nuit tombait, noire et épaisse comme l’encre de seiche, un chat errant et famélique eût su distinguer l’inquiétante course d’un cavalier sans tête.
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Récit-poème en quête d’éditeurice, 2014, 73 pages.