Manières d’être vivant·e

Une exposition d’Hélène Gugenheim et de Lucile Olympe Haute.
Du 14 mars au 16 mai 2021, galerie Jeune création, fondation Fiminco, Romainvile.

Avec les œuvres de The Coven Intelligence Program (Which Plant Would You Choose to Teach Ethics to AI? ), Lucille Calmel (l’animalmachine que donc je suis… ), Hélène Gugenheim (Zoochorie, Terre commune), Lucile Olympe Haute (Teaching A Plant The Alphabet, Terre commune)

Vue de l’exposition à la galerie Jeune création, fondation Fiminco, Romainville. Photo : Mathilde Cuvelier

Nous voulons changer le monde.

Les œuvres réunies ici cherchent, chacune à leur façon, à favoriser la rencontre avec des formes vivantes non humaines, végétales ou animales, en toute humilité, et sans ignorer les aspects technologiques intriqués à nos modalités d’être.

Nous nous efforçons de penser et agir à l’échelle la plus concrète possible. Par exemple : la jardinière, la maison, le territoire arpenté. Nous faisons et nous rêvons dans le même mouvement. Nous prenons soin aujourd’hui de ce qui parle déjà du possible pour lequel nous résistons.

Dans nos modes de vie industriels, nous regrettons l’amputation de spiritualité. Nous comprenons qu’une pensée (religion, science) a autorisé cela en qualifiant de « ressources naturelles » des écosystèmes vivants dont nous sommes partie prenante. Alors que nous prenons conscience et assumons notre part de la responsabilité collective dans les mutations écologiques globales, que nous comprenons le contexte contraint dans lequel nous évoluons désormais, nous cherchons une perspective pour ne pas étouffer mais pour engager un mouvement, danser, esquisser ou consolider des initiatives et utopies sociétales collectives, attentives, soigneuses de leurs moyens.

Nous souhaitons faire de la place à d’autres récits et expériences du monde dans lequel nous vivons, d’autres Manières d’être vivant·es*. Nous sommes toutes du compost, des humaines-colonies (de bactéries), cyborg (augmentées de prothèses électroniques et d’appendices chimiques), sédimentées de fiction, d’image et de code (génétique, informatique). Nous revendiquons nos parentés vis-à-vis des espèces compagnes, des aliens familières, de l’humus et des bactéries.

Hélène Gugenheim et Lucile Olympe Haute

* citation empruntée à Baptiste Morizot (Actes sud, 2020).